Lessive au savon de Marseille

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Premier essai, plus épais que la posologie présente

*Mise à jour qui mousse !* …Une lessive maison simple, douce, bio et sentant le frais, à réaliser les yeux fermés et pour 0,50E le litre. (Relisez cette phrase). Plus de chimie, plus de bidons plastiques ni de recharges et même plus d’assouplissant… Adaptée aux peaux sensibles et allergiques, et aux textiles délicats… J’en suis encore aux tests mais d’ores et déjà, je suis conquise. Je vous dis (presque) tout !

Sapone i lavanda…
Tout a commencé par la rencontre d’un savonnier débonnaire, lors d’un Salon des arts du feu qui donnait surtout dans la céramique, le verre et la forge. Le sieur proposait des copeaux de savon de Marseille en vrac, au détail ou bien en sacs de 1 kg. Inutile de vous dire que je me mords les doigts de n’avoir pas osé acquérir le gros sac, j’aurais pu enchaîner avec des essais de produit vaisselle, entre autres.

Bref, c’était déjà très bien. J’ai commencé par appliquer à la lettre la recette qu’il m’avait notée sur le sac. Je pose donc ici mes découvertes, tâtonnements et petites erreurs de débutante, histoire que vous ne fassiez pas les mêmes et puissiez vous lancer sans crainte dans ce truc juste révolutionnaire (oui oui).

Une fois n’est pas coutume, je commence par la mixture et on discute ensuite.

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Pour 1 l d’eau :

  • 30 g de copeaux de savon de Marseille
  • 2 càs de bicarbonate de soude alimentaire
  • 2 càs de percarbonate de soude
  • facultatif : 10 gouttes d’HE de lavande (/romarin, tea tree, eucalyptus…)

Mélanger les copeaux dans 1l d’eau froide, dans une casserole, et faire fondre à feu doux, en remuant régulièrement au fouet.
(L’idée n’est pas de cuire, mais juste de dissoudre le savon dans l’eau.)
Quand les copeaux sont dissous, couper le feu.
Ajouter le bicarbonate et les gouttes d’huile essentielle.
Mélanger encore, laisser tiédir quelques minutes.
Mixer au mixeur plongeant pour bien unifier le tout.
Transvaser dans la plus grande bassine à disposition.
Ajouter le percarbonate et mélanger au fouet (trop exubérant au mixeur).
Prévoir un triplement du volume initial !
Laisser poser une nuit entière.
(Si la lessive fige un peu, c’est normal et pas grave.)
Le lendemain, remuer à nouveau, et avant chaque utilisation.
C’est prêt ! Mettre en flacons sans fermer trop fort.
Secouer et verser la dose habituelle dans le compartiment lessive.
Utiliser aussi pour les lavages doux à la main. (ça rend les mains toutes douces !)

Remarque : l’ajout d’assouplissant n’est même plus nécessaire… Selon le besoin et l’envie, on peut remplacer par une càs de vinaigre blanc dans le compartiment de rinçage.

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Chapitre assouplissant :

J’insiste un instant sur ce bonus tellement cool que ça pourrait être trop beau pour être vrai : il n’y a donc plus besoin d’assouplissant ! Ainsi on économise *aussi* l’assouplissant et son bidon moche ; et, si eau vraiment calcaire ou si besoin de désinfection particulière, ou si envie, on le remplace par une cuiller à soupe de vinaigre blanc dans le compartiment de rinçage.
(Le vinaigre a tout pour lui, il désinfecte, assouplit, fixe les couleurs, dissout le calcaire. Je ne sais pas s’il déjaunit le linge, mais le jus de citron oui).

Chapitre huiles essentielles :

Je n’ai pas encore décidé si je pérennisais leur présence ici ou non.

Variantes huiles essentielles : eucalyptus, tea tree, lavandin
Ou rien du tout, car :

  • comme on le voit, elles doublent le prix de revient (qui défie encore toute concurrence, certes), et il y a
  • d’autre part, le coût de fabrication, il faut des quantités considérables de plantes fraîches pour produire quelques ml d’huile essentielle. Cela dit, pour la lavande et le lavandin au moins, la filière même bio est à grande échelle. C’est à voir.
  • question bonus: le parfum tiendra-t-il tellement à la sortie du tambour ? Je fais plusieurs essais avant de trancher.
  • …L’avantage tout de même : indéniable pouvoir désinfectant. Et les poux détestent (c’est la saison).

Chapitre contenant :

Ici se rejoignent mes deux mini fails de départ.

Primo, j’avais une première mixture trop épaisse, qui a donc figé vite. C’est normal que ça fige, mais faut pas pousser. Je n’ai cela dit rien perdu ni jeté, en diluant ma « pâte » initiale pour en arriver à 30g de copeaux / l, le tout reste liquide et secouable à merci.

Secundo, l’erreur fatale du joli flacon à limonade à col trop étroit ! Veiller donc à en rester à des contenants pratiques, avec une grande ouverture, comme des pots à confiture, ou au minimum bouteilles en verre de jus de fruits. Histoire de pouvoir prélever à la cuiller / touiller si nécessaire.

Chapitre savonnier :

J’ai demandé quelques précisions que voici : le véritable savon de Marseille, c’est 85% d’huile d’olive, usage d’abord domestique. (J’en ai croisé du encore-moins-cher, en bloc de 500 g, mais à 60% ou 72% d’huile d’olive. Mes petits copeaux à 85% sont plus crémeux, si vous voulez).
Alors que le savon d’Alep associe huile d’olive et huile de baies de laurier (odeur impossible à confondre) et est d’usage d’abord cosmétique (bon, j’ai testé en shampooing de rando, pas une réussite… mais super bien pour le corps, la lessive et la vaisselle dans le ruisseau, sinon).

Chapitre percarbonate : *fascinante mise à jour*

Depuis que j’y ai goûté en commentaires, je ne me passe plus du percarbonate de soude dans cette recette de magicienne des chaussettes. Trouvé en magasin bio, en poudre, ranger en hauteur et au sec bien entendu, à ne pas confondre avec les cristaux de soude du même rayon et encore moins avec la lessive de soude, malheureux ! Inutile de dépasser la dose car le sieur fait de la mousse qu’il n’en peut mais. En fonction des sessions, le volume initial passe du simple au double voire au triple, littéralement. Ensuite la mousse peut mettre quelques jours, semaines… à se tasser, ou bien rester telle quelle. Ce n’est pas un souci, l’on se contente de secouer son flacon avant chaque usage, il suffit juste d’anticiper les contenants. (Voir l’insta de Cuivre&Cumin pour de fabuleuses preuves visuelles que WordPress refuse d’intégrer ici)
Question lavage, c’était déjà très bien avant mais je vois encore une amélioration : la lessive mousse / le linge est très propre et sent le frais / le blanc ne jaunit pas et reste bien blanc. Au final, je ne mets jamais d’huiles essentielles, que j’associe davantage à des médicaments, et tout se passe à merveille :)

Chapitre sources :

Alors comme j’ai zoné sur une autre machine, je n’ai plus tous mes liens, mais grosso modo ils délivrent peu ou prou la même méthode, par exemple sur le ?-nommé Grands-mères.net (il faudra donc 3 ou 4 générations de plus pour avoir un Grands-pères.net susurrant des recettes de lessive ? Grmmblbll).

Chapitre financier :

Le savon de Marseille peut se râper, j’ai ici expérimenté avec des copeaux vendus en vrac pour 1,20E les 100 g. (Je remarque que du savon de Marseille de bonne qualité, en bloc, à usage cosmétique, oscille plutôt entre 2 et 4E les 100g. Et comme je disais plus haut, au rayon ménager, un autre savon de Marseille à 0,60E les 100 g n’a pas la même composition, et comporte moins d’huile d’olive).
Un litre permettant de faire environ 15-20 lessives, on peut ainsi envisager une bonne cinquantaine de lessives avec nos 100 g.

Cela nous amène au coût de revient imbattable de 0,40E le litre, disons 0,50E/l avec le bicarbonate (et pour les huiles essentielles, je vérifie plus bas !).

Calculons encore, je trouve au hasard 800 g de bicarbonate alimentaire pour 3E environ. 2 cuillers à soupe équivalent à 30 g, soit 11 centimes par litre de lessive.

Calculons jusqu’au bout, un petit flacon d’HE de lavande coûte environ 10E pour un contenant de 10 ml. De vieux souvenirs de pharmaco me chuchotent doctement que, par tous les temps, 1 ml = 25 gouttes. De petites différences selon les codigouttes mais rien de pesant. Il y a donc 250 gouttes dans ce joli petit flacon. 10 gouttes par litre reviennent à 40 centimes.

…Je n’étais pas loin ! Nous sommes au final pour 1 l de lessive à 0,40E pour le savon + 0,11E pour le bicarbonate + 0,40E pour les HE.
*  Au total, sans HE la lessive au savon de Marseille revient à 0,51E le litre et avec les HE à 0,91E le litre. *

Je vous enjoins à vérifier le prix au litre de votre lessive habituelle (le chiffre écrit en toutpitipiti sur l’étiquette du rayon) et je veux bien être alertée s’il s’avère être inférieur à 0,50E le litre. :)
EDIT : j’ai justement vérifié ceci, et j’ai retenu deux chiffres : 3,65E le litre pour de la lessive liquide bio en bidon – pas la plus chère – et même 1,90E le litre pour de la lessive liquide pas bio toute beurk. Y a pas photo…

EDIT du EDIT : je vous laisse faire le calcul en ajoutant les 2 càs / litre de percarbonate de soude. Ce sera une question de centimes…

Chapitre expériences du temps d’avant :

(Du mien, temps, pas de grands-mères.net) Des eaux grises ont coulé sous les ponts depuis la lessive à la cendre. Ma, véritable, grand-mère la faisait ainsi, dès 11 ans, dans de grandes bouilloires surplombant un feu de bois.
Pour ma part, j’ai testé l’eau de cendre (on laisse  une bonne dose de cendre triée, tremper 24h dans un bidon, en le retournant, puis on filtre et on met en machine) : odeur très douce, tissus propres mais peu ou pas d’effet sur les taches. Longuet à préparer, très très liquide (c’est de l’eau !) donc peu pratique, c’est surtout joli dans l’idée de laver à la potasse… Ah, et la potasse est irritante pour les yeux, il faut donc manipuler tout ça avec précaution aussi.

Autre test, franchement décevant, les noix de lavage : c’est bruyant, ça grisaille le linge, ça lave mal et ça vient du bout du monde : je déconseille nettement.
Bref, avec notre lessive en copeaux de savon, tout beaux tout locaux tout pas chers et tout pro, je crois qu’ici nous avons une championne !

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Verdict : Pour l’instant, rien à dire. Je secoue mon mélange avant chaque utilisation, j’ai déjà fait 5-6 lessives en trois jours, tout va bien. Mon linge est propre et sent le frais (mais pas la laverie industrielle).
J’ai déjà passé : du linge quotidien, des petits draps avec accidents nocturnes, du noir, des pulls et blouses délicats, des serviettes. Je n’ai pas de taches ni de grisaille.
…C’est simple, je suis addict, et je me sens aussi libéréedélivrée que lorsque j’ai découvert les coupes menstruelles (et j’ai à nouveau pu dire adieu à un rayon entier de supermarché, et ficher un peu la paix à ma poubelle d’emballages). Et c’est une sensation gé-ni-ale :)

Seul bémol : je ne sens pas vraiment le parfum de la lavande. Je laisse ce point en réflexion !

Les commentaires sont grands ouverts pour tout retour d’expérience et propositions d’améliorations :)

6 réflexions sur “Lessive au savon de Marseille

    • Oui, ici il y en a quand même, on le voit sur les dépôts un peu partout où l’eau est passée. Je crois que l’habitude de l’assouplissant est surtout un réflexe culturel, disons, et qu’on ne pense pas à le remettre en question, juste parce que c’est réflexe, c’est pour ça que j’insiste un peu dessus. J’espère que le virus savonnier va se propager ;)

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  1. Chapitre percarbonate !
    Quelques notes vite fait en attendant un EDIT plus officiel. J’ai donc tenté de rajouter 2 càs de percarbonate de soude par litre d’eau. Comme conseillé ici et là, étant donné la corrosivité et danger relatif du percarbonate (comburant), j’ai bien attendu que tout le mélange soit refroidi pour l’ajouter ensuite.
    En cours d’expérimentation : comme les petits grains blancs semblaient s’agglomérer et mal se mélanger, j’ai remixé au mixer plongeant (brièvement). Et bien et bien, ça a super bien pris et surtout moussé… au point que j’ai dû reverser mes bouteilles débordantes dans une grande bassine en plastique (pas en métal) et même marqué un trait de repère pour voir si ça montait encore beaucoup ! 3h plus tard, le tout a fini par redescendre mais reste encore bien mousseux, c’est assez ouf. De 3 litres de préparation j’en suis à quasi 6 litres au final. J’ai rembouteillé, rebouché sans visser (sait-on jamais, j’ai bien fait exploser du vin de sauge dans une autre vie), et j’attends de voir 1) comment évolue la Chose et 2) si ça lave vraiment mieux (ce qu’on cherche : désinfection, blanchiment et tenue des couleurs). Affaire à suivre, comme on disait en 1999 (aka le bon temps, quelque part ?)

    Et en note aussi, les liens du moment pour ne pas les paumer un peu partout :

    https://www.aroma-zone.com/info/fiche-technique/ecodetergent-percarbonate-de-soude-aroma-zone

    https://www.monbicarbonate.fr/5-choses-a-savoir-sur-le-percarbonate-de-soude-et-10-facons-de-lutiliser/

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