Soupe de Potiron bleu aux Pommes & Gingembre

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Plat de réveillon dédicacé à Shambalah (qui n’a pas goûté cet exemplaire-là) pour m’avoir donné l’idée des parfums pomme & gingembre pour cette soupe enneigée au potiron bleu de Hongrie. Elle fonctionnera avec la plupart des courges, d’ailleurs, sauf peut-être les plus aqueuses/fibreuses (spaghetti ou muscade) ; mais voilà, le fait est là, cette fois le légume était hongrois.
Bien joli d’ailleurs, je pensais l’évider et servir le potage dedans, avec le chapeau en couvercle, pour un effet super classe… Mais cru, c’était juste impossible à creuser, et je n’ai pas osé le mettre un coup au four pour l’attendrir – la présente astuce m’avait fait fendiller, et donc flinguer, une citrouille farcie l’an passé.

Bref. L’adage galactiquement connu de Cuivre & Cumin – Tout végétal, tout simple & tout bon, je vous l’épargne en latin (je serais bien en peine, tiens) – trouvera à nouveau de quoi s’étaler ici au calme.

Blu zucca, zenzero e mela…

Le potiron : donc, parmi les variétés de courge les plus répandues, en plus de ce beau gosse bleuté, velouté et juste parfait, l’on pourra tenter : le fort goûtu potimarron, des potirons (plein), l’increvable butternut, la rigolote buttercup (petite et trop bonne), voire une courge verte d’Hokkaido testée il y a un bail et qui était une tuerie… S’il faut se fendre de l’acquisition d’un exemplaire maousse, aucun souci : préparer le tout, cuire ce qui n’est pas utilisé ici à la vapeur et réserver pour plus tard.
Après, l’astuce des 10 mn à four moyen pour faciliter l’épluchage, c’est du sérieux, et rétrospectivement j’aurais pu le tenter quand même. Si j’y parviens une fois prochaine je vous ponds une image top of the pop. (Je compte d’ailleurs concrétiser ce projet foufou avec un pâtisson qui me nargue depuis des semaines. Re bref)

Les pommes de terre : facultatives mais vont donner un peu plus de consistance. Inutile d’en mettre autant que de la courge, l’idée est juste d’épaissir un peu – comme avec du fécule ou de la farine.

Le lait végétal : le lait de riz me semble le plus neutre. Lait de soja ou d’avoine conviendront aussi. Pourquoi pas lait de châtaigne si vous avez gagné à la loterie ou braqué Bill Gates (dont la fondation humanitaire ne serait pas si clean, cela étant posé là pour le papotage devant les fourneaux), mais cela bouleversera sans doute le goût final.

La crème végétale : facultative mais apporte encore et toujours de l’onctuosité. A y être, je préfère en général opter pour la même céréale en « lait » et en « crème », pour éviter que tous mes plats aient le même goût standardisé au finish : lait de riz et crème de riz ici, par exemple.

Les pommes : cette fois on peut les choisir assez acides, le but recherché étant le contraste avec la rondeur de la chair de courge. Bien évidemment, le premier principe reste : on fait avec ce qu’on a. ;)

Le gingembre : je me suis enfin lancée dans l’utilisation du gingembre frais, que je craignais sans raison depuis longtemps. En réalité, je confondais avec le gingembre mariné – les petits morceaux roses très relevés que l’on mange avec des sushi (le vieux temps d’avant le végétalisme et d’avant de découvrir l’option sushi végétariens !). Le gingembre frais, en fait, c’est juste la racine achetée en vrac (ou récoltée, mais oui mais oui), épluchée, hachée et utilisée un peu comme de l’ail.
La dose, toujours comme l’ail, c’est au goût de chacun, commencer léger, puis appuyer un peu plus les fois suivantes si ça vous plaît.
Du gingembre en poudre ou râpé aura de fait des usages similaires à l’ail en poudre, avec en plus la possibilité d’agrémenter un demi million de plats sucrés & autres boissons aphrodisiaques – oui, il a des vertus médicinales mais pas que. Avec cette petite sensation de fraîcheur croquante en moins, forcément, mais ça fonctionnera malgré tout.
En résumé, le gingembre c’est délicieux, ça réchauffe (vraiment, et pas que les sens), c’est très conseillé en hiver en particulier. Si vous aimez la cuisine asiatique vous connaissez déjà nombre de ses usages. Et sinon, ben, foncez, sans hésiter. On ne vit qu’une fois à la fois, proclame le cent vingt-septième adage de Cuivre & Cumin.

La ciboulette : certes, sa présence sur une soupe à la courge est plus qu’un classique, un véritable cliché. Mais il se trouve que je m’en fous. Et que j’aime bien la ciboulette, surtout.
J’accorde cela étant qu’on peut changer un peu avec des graines de nigelle de Damas, petits grains noir mat très doux qui devraient plaire à vos invité.e.s. les plus pointu.e.s.

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– 1 potiron bleu de Hongrie (800 g de chair environ)
– 1 pomme de terre (150 g de chair environ)
– 500 ml de lait de riz
– 500 ml d’eau
– 10 cl de crème de riz
– 2 petites pommes vertes
– 1 morceau de gingembre frais
(ou : 1/2 càc de gingembre en poudre)
– gros sel, poivre
– topping : ciboulette ou graines de nigelle

Rincer le potiron, le couper en 4 et le vider de ses graines & fibres.
Le passer 10 mn au four moyen (150°) pour l’attendrir.
Pendant ce temps, rincer, peler et couper en cubes la pomme de terre.
Et peler et hacher très finement le gingembre frais. Réserver tout ça.
Puis peler le potiron et le découper en cubes de 1 cm de côté environ.
Mettre à bouillir le lait de riz, l’eau, puis le gros sel dès que ça tiédit.
Ajouter le potiron, la pomme de terre, le gingembre frais.
Rabaisser à feu doux, poivrer un petit peu.
Rincer, épépiner et peler les pommes.
Les couper aussi en cubes et les ajouter immédiatement à la cuisson.
Laisser cuire doucement 25-30 minutes, en remuant et en surveillant.
Si on veut servir en soupière, la remplir d’eau bouillante pour la tenir chauffée.
En fin de cuisson ajouter la crème de riz.
Couper le feu quand les cubes s’écrasent sous la cuiller.
Mixer, verser dans la soupière (vidée de son eau !).
Décorer avec des brins de ciboulette entiers ou hachés, ou graines de nigelle.

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Verdict : une soupe très fine et savoureuse, pas compliquée pour un sou, et pas parfumée à la noix de muscade pour une fois (noix de muscade qui a quelques effets psychotropes nocturnes, en plus, j’ai l’impression).
Sans avoir été initiée par soeur Shambalah (ce n’est pas un pseudo issu d’un obscur ashram, c’est vraiment ma soeur ! ;) ) au mélange courge-gingembre-pomme, je n’y aurais jamais pensé, mon chaudron et mon ventrou lui en sont d’autant plus reconnaissants !

Buon anno e buena Salute :*

Une réflexion sur “Soupe de Potiron bleu aux Pommes & Gingembre

  1. Donc Shambalah me dit ceci :

    « Ben je ne m’en souvenais même pas dis donc, tu es sûre que c’était moi ? Super pour le gingembre. Tu peux essayer le galangal aussi, c’est une racine assez proche, qu’on trouve en épicerie asiatique, ça donne le goût du resto thaï, c’est divin ! (et pour le lait, tu peux remplacer le lait végétal par du lait de coco de temps en temps, avec curry au lieu de pomme, et coriandre fraîche au lieu de ciboulette, ça déboîte ) »

    Et je lui réponds cela :)

    Oui j’en suis sûre ! C’était dans l’appart-colimaçon, au début de notre végéta*isme commun, ça remonte à qq années donc…
    Le galangal j’en ai déjà entendu parler, j’essaierai d’en trouver, j’aime bien le goût thaï :)
    Le lait de coco j’aime beaucoup mais Pierre n’aime pas du tout par contre… Donc je le réserve soit pour les desserts soit quand je suis seule à manger ce que je vais cuisiner – autant dire que pour l’instant quand je suis seule à manger ça finit en orgie de céréales et basta :D
    Maman avait fait une recette de soupe lentilles corail lait de coco que tu lui avais donné qui était top, je me souviens !
    Bon sinon, la coriandre j’en mets un peu partout aussi, oui c’est vraiment délicieux. :)

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