Gaspacho d’Andalousie

Gaspacho rose, menthe verte & graine noire

Une soupe froide toute simple et une palette de saveurs bien fraîches, revoilou mon adoré gaspacho du désert andalou, aussi frais qu’il fait chaud. Tomates (enfin !), concombres, poivrons, parfumés à la menthe, relevés à l’ail et garnis de miettes au vinaigre… L’essai du jour est une combinaison de la très pointue recette trouvée sur CuisineAZ, du Green Gaspacho expérimental de la VG Zone et des tests des étés d’avant.

Raffreddamento…

Les légumes d’été : tomates et concombres font partie des classiques. Poivrons aussi. Mais s’il manque un des trois, ou si on souhaite rajouter des carottes, de la pastèque (bon recyclage des kilos de pastèque parfois insipides), ou autre, c’est possible. Après, j’ai trouvé plein de délires sur des soupes sucrées qui s’appellent toutes gaspacho, je veux bien mais bon. Je choisis de ne rien peler, le découpage est bien assez long, et on a besoin des fibres et des vitamines, n’est-ce pas.

Les alliacées : au moins de l’ail, éventuellement un oignon. Jamais essayé avec des échalotes ou des aillets, mais ça pourrait se tenter. Pour achever de relever, on peut tenter un peu de poivre de Cayenne, ou une pointe de couteau de piment d’Espelette.

Le pain : là, recyclage décomplexé de tous les fonds de pain, miettes, croutons, chapelures. L’intérêt particulier de la recette AZ est de laisser à part le pain à tremper dans du vinaigre de Xérès (à défaut, j’ai pris du vinaigre balsamique) et de le rajouter au reste après repos au frais, et avant mixage.
Précision, si on force la dose de pain, l’ensemble épaissit vraiment quand même.

Les herbes : au choix, à prendre fraîches, menthe, coriandre, basilic (ce dernier a le don de me faire perdre la raison ^.^). Avec tout ça, et malgré ma manie du citron, je ne rajoute pas de jus de citron, c’est déjà suffisamment parfumé et relevé.
(Et bien sûr je saute l’étape bouillon de volaille)

La Soupe Froide Magique Du Désert Andalou Sous Un Soleil de Plomb : tout de même j’en dis un mot ! On se doute que cette recette traditionnelle et ambulante ne pouvait pas faire suivre le frigo. Le paysan-voyageur, avec ses légumes, ses croûtons, sa gousse d’ail et sa mule, utilisait donc l’astuce du refroidissement par évaporation pour préparer cette soupe bien fraîche et désaltérante, sur le pouce et sans matériel !
Le principe est le même que pour les ‘frigos africains’ (une jarre en terre, vide, dans une autre jarre en terre pleine d’eau). Il suffit de préparer tout le mélange dans un récipient que l’on emmaillote dans un linge trempé et que l’on laisse deux-trois heures en plein soleil. (ça fait drôle, hein). L’eau du linge, en s’évaporant, par une explication physique indéniable et que je suis incapable de vous retranscrire, refroidit, mais carrément, et le récipient et la soupe. Et voilà, magie du feu et de l’eau. :)
(je n’ai jamais essayé mais je suis salement impressionnée par l’utilisation de la chaleur pour faire du froid…)

§

– 1 kg de tomates
– 3 concombres
– 4 poivrons rouges et verts
– 1 oignon
– 2 gousses d’ail
– un grand bol de pain rassis
– 10 cl de vinaigre de Xérès ou balsamique
– herbes fraîches au choix : menthe / coriandre / basilic
– poivre de Cayenne ou piment d’espelette
– 2 càs d’huile d’olive
– sel, poivre

Bien rincer et brosser les légumes.
Découper en petits morceaux les tomates, les concombres, l’oignon, l’ail.
Couper les poivrons en quatre, enlever les graines et les parties blanches, couper en petits morceaux.
Ciseler les herbes dans un petit verre.
Mélanger tout ça dans un grand saladier.
Ajouter sel, poivre, huile d’olive, autres assaisonnements.
Placer deux heures au frigo.
Pendant ce temps, mettre à tremper le pain rassis dans le vinaigre.
Au bout du temps imparti (bip), mélanger la préparation et le pain vinaigré.
Mixer avec persévérance. (Facultatif mais beaucoup plus homogène).
Servir frais avec une petite feuille de basilic pour la déco.
Super déco : rajouter quelques petits cubes de tomates / concombres / poivrons gardés de côté pour la présentation.

§

Verdict : ça semble léger mais la présence de pain fait que ça cale bien quand même.
Le coup du pain au vinaigre, c’est une première, et ça fonctionne fort bien. :P
Et franchement, n’ayons pas peur de nous rouler dans cliché comme dans un tas de paille juste coupée, les soirs d’été, c’est parfait. Et ce n’est pas plus compliqué d’en faire de grandes quantités si repas festif – juste, prévoir plusieurs heures.

EDIT : la version d’un été sous les pluies, pomponnée avec menthe verte & nigelle noire… et pas seulement pour la photo.

11 réflexions sur “Gaspacho d’Andalousie

  1. Raaah, le gaspacho au coeur de l’été, ça a un goût de paradis terrestre, rien de moins ! :))
    (et c’est irrésistible pour tout le monde, ma maman qui lors de son dernier passage à Paris voulait absolument aller manger dans un truc bien touristique tendance rotisserie sur la place du Tertre a allégrement changé de crémerie, si je puis dire, à la perspective d’aller se partager un bon gaspacho sous les arbres, et tout le monde s’en est très bien trouvé ^_^)

    Je connaissais pas le coup du pain qu’on fait tremper dans le vinaigre balsamique, moi y en a prendre note alors ! (et un jour, je finirai bien par surmonter mon aversion naturelle envers toutes machines-qui-font-du-bruit pour investir dans un mixer, pasque je passe pour l’instant à côté de pleins de trucs alléchants, du coup – et mes p’tites mimines n’ont pas vraiment trouvé d’alternative non mécanisée vraiment jouable (la batte de base-ball n’est pas envisageable :P))

    Le tour de passe-passe thermique est génial ! (ça me rappelle un truc qu’on m’avait dit sur les pastèques, que je n’ai pas vérifié donc j’ignore si c’est un hoax, mais il semblerait aussi que les laisser en plein soleil les fasse refroidir, selon ce même système d’évaporation de l’eau qui aboutirait à une perte d’énergie et donc de chaleur, grosso modo, à ce qu’on m’a expliqué ^^)

    Bon appétit en tout cas ! (bon j’arrive un peu tard, à c’te heure le gaspacho doit être tout évaporé par la magie de la gourmandise ^-^)

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    • Hey :)
      Oui on a contribué à l’évaporation :D mais j’en ai fait beaucoup, il en reste pour une troisième fois (avec les proportions que j’ai données, ça fait un saladier plein).
      mmh, sympa ce petit coin parisien dis donc ^_^

      Pour le mixer, comme on en causait sur la Clef, ce n’est pas spécialement l’amour avec ce truc – d’autant que j’ai légué mon gros robot à une copine et donc en tout et pour tout je fais avec un petit machin pas bien costaud. Bon, ça se remplace dans de nombreux cas par des possibilités d’écrasage sur les aliments cuits, et, pour le gaspacho, de découpage en tout petits dés. C’était d’ailleurs la première version que j’avais goûtée, avec tout le pain réduit en miettes ou en mini croûtons, et les légumes coupés en minus. Et ça le fait quand même :)

      (Ouaip la batte de base ball c’est surtout pour les pastèques :D)

      Ah, les pastèques d’ailleurs, oui je crois que c’est le même procédé ! Jamais essayé par contre, faudra tenter l’expérience :o)

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  2. Hey,
    Trois plombes plus tard (et presque un an après avoir goûté la chose au Nid même, dis donc !), me suis enfin jetée à l’eau (à la soupe ^^) dans un ultime sursaut de survie à cette chaleur cyclisto-liquéfiante…
    Recette testée à des proportions réduites faute de vaisselle adaptée (et de place de stockage in ze frigo)… et toujours sans mixer ^^’, je fais toujours mon félin sauvage face à ces barbares trucs à bruit… et donc, je confirme, c’est toujours aussi savoureux, et le coup du pain trempé, décidément fameux ! :)))

    Rajoutée dans la recette : une bonne grosse louche de pensées vers le trio ariégeois (ça donne encore meilleur goût ^_^)

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    • Damn, mon téléphone a encore croqué du commentaire au petit déj ! Je ne comprends pas ce bug.

      Bref, le principal est que tu te sois bien régalée/ rafraîchie :)
      Déjà un an dis donc, c’est vrai ça, et il y avait un tout petit poisson d’un mois et quelque qui barbotait incognito, je me souviens que ça me donnait sommeil ! Hey, c’étaient de bons moments qu’on a passés là :)

      Pour le mixage, oui avec cette recette c’est faisable à la main bien sûr, d’autant que le pain ramollit (Memphis ça me redonne envie :P). Rha je rêve du jour où j’aurai le temps de tout mixer a la mano, au moulin à légumes, au presse-purée ou tout simplement à la fourchette ^_^

      Pour le matériel, je ne sais que te dire, si ce n’est qu’on peut faire beaucoup avec peu… et que tu savoureras bien, c’est le mot, le moment où tu pourras disposer d’une cuisine à ta guise, même si étroite (j’ai fait la popotte au Nid pour 2 pendant 2 ans dans 1m2, comme tu sais), tu kifferas

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      • (purée cette malédiction informatique, alors) je disais donc : tu kifferas, où que tu sois, et question équipement on trOuve toujours largement de quoi faire à des prix mini dans les vide-greniers et autres brocantes :)

        (je dis ça car j’ai trouvé en sus de l’étuveur en bambou, 5E tout neuf, des assiettes vertes (gniiiiii :D) pour 4E et surtout de super jolis bols en céramique artisanale (verts aussi, émail irrégulier) pour 1E pièce… Ça a fait marrer tout le monde mais j’étais bien contente de mes trouvailles moi ^_^

        Une bonne pensée vers les hauteurs du nord, que je voulais fraîche hier mais qui s’est re-réchauffée depuis ! ;)

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      • Hey toujours à la bourre (j’étais en mode kitty-sitting ces jours-ci ^_^),

        Yup ils furent bien cool ces jours d’été en bonne compagnie (& présence mystère :D)

        Pour l’équipement, le matos, effectivement je ne m’en fais pas trop, ça viendra quand ça viendra, piccolo a piccolo (je suis le thème linguistique du blog ^^), mais clair qu’en attendant, y a des jours où c’est chiant, surtout le fait de manquer d’espace (pour l’instant, obligée d’expulser une partie de la cuisine vers ma chambre où la place se dispute chèrement avec les books, n’ayant dans la cuisine qu’un placard – pas le meuble, hein, juste une étagère dans le dit meuble – où le wok est installé en équilibre précaire par-dessus les denrées). Chais pas, est-ce le fait de basculer sous peu dans la dernière étape pré-trentaine qui donne de plus en plus de voix à mon ascendant cancer, mais je me surprends à lorgner de plus en plus vers, ben justement, les belles oeuvres d’artisans en céramique (et tout ce qui touche à l’art « domythic » – selon la belle expression forgée par miss Grace qui tient le beau blog Domythic Bliss http://domythicbliss.blogspot.fr/ )

        Bon, je sais que ça viendra, qu’il y a une synchronicité pour tout et que, selon mon « n’vey » à moi, qui vivra verra, et que d’ici là, patience de chat et marche en beauté (puisque je n’ai pas besoin de *posséder* quelque chose pour en apprécier l’aspect et le principe… savoir que ça existe, que c’est à l’oeuvre dans le monde et à l’état de possibilité sur ma route… c’est bien. :-))
        Et pour l’instant, prochaine étape : je *veux* un pilon / mortier fleurant bon les voies anciennes et le savoir de ‘bonne femme’, c’est mortellement beau comme alternative au mixer :P

        Allez, j’arrête de cogiter tout haut au beau milieu de ta popote ^_^ Ai bien reçu les ondes fraîches et ombres de montagne, mais ici aussi, c’est en voie de réchauffement again, je crois que je vais relancer le gaspacho-mode sous peu, c’est trop bon :))

        Bises artisanales

        PS : Je kiffe ce correcteur, il frappe avec beaucoup d’esprit décidément ^_^

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  3. Oui j’ai vu passer des pilons en céramique (sur Etsy si je me souviens bien), ils sont beaux et ont l’air tout vivants ! :)

    (Mais pourquoi on n’a qu’une vie à la fois, hein, décidément ? Pourquoi ne pourrait-on pas bénéficier d’heures volées pour se faire nos assiettes et nos bols à thé dans les fours d’amies céramistes ? Tout en apprenant les kanji, ou les livres-cordes – comment ça s’appelle déjà, ces cordes amérindiennes nouées de façon à raconter une histoire -, tout en s’occupant des plantes, et des chats of course ^_^, tout en, tout en… Rhaa le désir d’apprendre et d’expérimenter, de communier avec la matière, avec le feu du four (celui de la cuisine aussi bien que celui du potier, de fait), toutes ces choses à faire et si peu de temps, tant de contraintes, tant de choses à vivre aussi… :) )

    Je reviens un instant sur terre avec ta situation kitchenesque, ouaip, c’est pas marrant, j’ai brièvement connu presque aussi petit pour cuisiner, et puis bien plus tard, dans le Nid que tu connais, ai jonglé deux bonnes années dans ce petit m2 où il fallait se débrouiller pour 1-tout préparer et 2-tout ranger, mais avec bonheur cela dit ^_^…bref, pas marrant donc, même si cela pousse à une haute expérience pratique de l’astuce, de la sobriété voire du Tetris ;)
    Comme tu dis, qui vivra verra (m’en doutais un peu hein ;) ), je souhaite en tout cas que tu sois bien là où tu seras, quel que soit le lieu, les circonstances, le trip, tout ça. :)

    Plein de bises à évaporation rafraîchissante !
    (bon, là c’est à nouveau un gros orage qui nous éclate (c’est le mot), plein de bruit sur le toit, c’est cool :P)

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    • Avec le feu, avec la terre, avec le verre, la pierre, le bois – oui, ça tient du sacré plaisir et de l’expérience sacrée, mettre la main à la pâte, s’immerger dans l’exploration de la matière. C’est vrai qu’il y a cette envie de toucher à tout, et de sentir de toute chose ce toucher familier qu’on acquiert en travaillant une matière – ou une langue, raah sentir rouler en bouche une belle sonorité :)) – et qu’on ne s’en lasse pas ! :-)
      (pour les cordes amérindiennes, je ne sais pas si c’est aux quippos des Incas que tu penses ? Sinon, plus généralement, et sans lier à une culture spécifique, j’ai souvent entendu parler de cordes à noeuds…)

      Thanx pour le kitchen-thought ! Pas d’évaporation ici non plus, c’est de la pluie bien matérielle ^^

      Bises élémentales

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    • Yup c’est la même chose, simple variante de transcription phonétique ! (à la française vs à l’hispanophone, je suppose – ça me rappelle de jolis arrachages de cheveux pour traquer certains noms dans la mythologie amérindienne, en passant des sources françaises aux anglos, mais tu dois connaître aussi ça pour les termes asiatiques, me souviens qu’il y a aussi de bonnes grosses discussions autour de l’ortho Yi king / Jing / Qing, ou pour le tai chi)

      Cordée de pensées

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